Comment faire une charpente monopente : guide technique détaillé

La construction d’un toit en pente constitue une tâche technique qui nécessite une organisation rigoureuse, des compétences en menuiserie, ainsi qu’une connaissance des principes structurels des bâtiments. Ce type de charpente est souvent choisi pour des constructions modernes ou des extensions contemporaines en raison de son esthétique épurée et de sa capacité à évacuer efficacement les eaux pluviales. Voici un mode d’emploi pour respecter les normes de construction.

Un travail de préparation et de calculs préliminaires

Avant de démarrer la construction de la charpente, il est indispensable de réaliser des mesures précises pour assurer la solidité et la durabilité de la structure. Les éléments clés à prendre en compte sont :

  • la pente du toit;
  • la charge que devra supporter la charpente ;
  • la dimension des matériaux.

Déterminer le pourcentage d’inclinaison

La pente d’un toit monopente est exprimée en pourcentage ou en degrés. Elle doit être suffisamment inclinée pour permettre un bon écoulement des eaux pluviales. Une inclinaison minimale de 15% est recommandée pour éviter l’accumulation d’eau, surtout dans les régions pluvieuses. L’eau stagnante peut créer de nombreux problèmes : infiltrations, développement de champignons, etc.

Le calcul de la charge

La charpente doit pouvoir supporter non seulement le poids de la couverture (tuile, bac acier, ardoise, fenêtres de toit, etc.), mais aussi les charges temporaires comme la neige ou le vent. Les normes locales (comme l’Eurocode 1) fournissent des valeurs précises pour ce poids en fonction de la localisation géographique et de l’altitude où vous vous trouvez.

Le bon dimensionnement des matériaux

Les sections de bois pour les pannes, les chevrons, et les fermes doivent être calculées en fonction de la portée et des charges à supporter. Ainsi, pour une portée de 4 mètres, une panne en bois de 10×20 cm peut être appropriée. Néanmoins, cela dépendra aussi de l’essence de bois utilisée.

Les bons outils et matériaux

Quelques critères de base doivent vous guider dans le choix des matériaux : résistance, durabilité, et compatibilité avec la couverture envisagée.

Le bois

Le bois de classes 2 et 3 est souvent utilisé pour les charpentes, en fonction de l’exposition à l’humidité. Il doit être traité pour résister aux insectes xylophages et aux champignons.

Les essences couramment utilisées sont :

  • le sapin ;
  • le pin ;
  • le chêne.

Les fixations

Des vis et des boulons galvanisés sont préférables pour garantir une bonne résistance à la corrosion. Des sabots métalliques peuvent être utilisés pour fixer les pannes aux murs porteurs.

L’outillage

Pour la mise en œuvre, il vous faudra des outils spécifiques : scie circulaire, perceuse-visseuse, marteau, équerre, niveau à bulle, cordeau, et mètre ruban.

Dans le vif du sujet : le montage de la charpente

Le montage d’une charpente monopente se déroule en plusieurs étapes successives qui doivent être exécutées avec soin.

La pose des murs porteurs

La première étape consiste à ériger les murs porteurs qui soutiendront la charpente. Ils doivent être parfaitement de niveau et alignés pour garantir une répartition homogène des charges.

L’installation des pannes

Les pannes horizontales sont indispensables puisqu’elles soutiennent les chevrons. Elles sont généralement posées sur les murs porteurs ou sur des poutres intermédiaires. Leur mise en place nécessite un calage précis pour assurer la pente voulue.

La pose des chevrons

Les chevrons sont des éléments inclinés qui soutiennent directement la couverture. Ils sont fixés perpendiculairement aux pannes avec des équerres métalliques ou des clous de charpente. L’entraxe entre les chevrons dépend du type de couverture. Par exemple, pour une couverture en tuiles, un entraxe de 60 cm est souvent adapté.

La fixation de la sous-toiture

Une sous-toiture est souvent composée d’un écran pare-pluie. Elle est installée pour protéger l’isolation et la structure du toit des infiltrations d’eau. Cet écran est posé sur les chevrons avant l’installation du litonnage.

La mise en place du litonnage

Le litonnage est la partie constituée de lattes en bois clouées perpendiculairement aux chevrons, servant de support direct à la couverture. Les dimensions des liteaux dépendent du type de couverture et de son mode de fixation.

 L’installation de la couverture

Une fois la charpente et la sous-toiture en place, il reste un élément essentiel pour être à l’abri de la pluie : la couverture. Le choix du matériau de couverture dépend des préférences esthétiques, des contraintes climatiques, et des réglementations locales. Parmi les toitures les plus fréquentes figurent :

  • les tuiles : celles-ci sont posées à partir du bas de la pente vers le haut. Chaque rangée doit être bien alignée et fixée selon les recommandations du fabricant ;
  • le bac acier : ces tôles légères sont fixées directement sur le litonnage à l’aide de vis autoforeuses. Une attention particulière doit être portée à l’étanchéité des fixations ;
  • la membrane d’étanchéité : dans le cas d’un toit plat ou faiblement incliné, une membrane EPDM ou PVC, peut être nécessaire pour garantir une protection optimale contre l’eau.

Les finitions et le contrôle

Une fois la couverture en place, le travail est presque terminé ! Il reste à vérifier l’ensemble de la structure pour s’assurer qu’elle est solide et conforme aux normes :

  • le contrôle de l’étanchéité, notamment autour des points singuliers comme les cheminées, les fenêtres de toit, ou les sorties de ventilation ;
  • la pose des gouttières dont l’inclinaison doit permettre un écoulement rapide vers les descentes d’eau ;
  • le traitement final du bois en appliquant une couche de produit spécifique.

La sécurité et la réglementation

Qu’il s’agisse d’une construction métallique ou d’une charpente en bois, ce type de structure doit respecter les règles de sécurité en vigueur pour éviter tout accident sur le chantier :

  • le port des équipements de protection individuelle (EPI) : casques, gants, chaussures de sécurité, harnais (pour les travaux en hauteur) ;
  • le respect du plan local d’urbanisme : hauteur de la construction, aspect extérieur et implantation par rapport aux limites de propriété.

 

Construire une charpente monopente peut sembler complexe, mais avec un peu de savoir-faire et une attention particulière aux détails, il est possible d’ériger une structure robuste et durable. En adoptant une pose traditionnelle et en suivant les étapes décrites, vous réaliserez une charpente parfaitement adaptée à votre projet, qu’il s’agisse d’une extension moderne, d’un abri de jardin, ou même d’une toiture plate.